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N° 140

Musée de La Sagne, de la Mutuelle au Cabinet de curiosités

Histoire

Au départ, comme dans beaucoup d’autres communautés rurales de notre région, se créée en 1876 une société d’émulation, appelée à La Sagne « Société d’Instruction mutuelle », la SIM. Elle se propose d’aider à l’instruction des adultes, en offrant différents cours à la population, mais aussi des excursions à but culturel dans une région qui connaît un fort développement.

En 1877, la Société d’histoire du canton tient ses assises à La Sagne. Les Sagnards sont donc appelés à retrouver leurs racines, fort lointaines, puisque la mairie, fondée au début du XIVe siècle, fait partie du “Clos de la franchise”, institué par les princes de Neuchâtel et comtes de Valangin pour inciter la population à s’installer dans “le Haut”. De premiers objets sont rassemblés, c’est l’origine du Musée.

Au tournant du XXe siècle, le monde change, déjà : les vieilles lampes à pétrole et autres objets du passé disparaissent dans les emposieux, le chemin de fer relie La Sagne à La Chaux-de-Fonds, l’électricité, le télégraphe et le téléphone font leur apparition. Mais les Sagnards continuent à peu voyager, si ce n’est pour livrer les pièces des montres, ou pour partir en mission outre-mer.

Il s’agit donc d’une part de conserver les souvenirs du monde ancien, du bon vieux temps du roi de Prusse, et d’autre part de faire venir le monde à soi, en cette époque où la télévision n’existe pas encore. Ainsi, “tous les musées à la fois” s’offrent au regard du visiteur : horlogerie, beaux-arts, ethnographie, archéologie, histoire naturelle…

La SIM travaille ardemment à l’extension du Musée dans les combles du collège, à son déménagement dans la grande maison communale, en 1925. Il connaît un développement incroyable, la population s’y identifie et s’y reconnaît. Puis il tombe dans l’oubli, mais il reste bien accroché dans le cœur des Sagnards. De 1976 à 1982, une équipe travaille à sa restauration. Depuis lors, il ne cesse de se développer, des expositions temporaires y sont organisées, et de nombreuses personnes viennent le visiter de partout. « Il est comme tous les musées : totalement superflu, absolument indispensable », conclut Mme Caroline Calame, dans la postface qu’elle a consacrée au No 140-141 de la NRN.