Anciennes gravures et aquarelles du Locle
Histoire
Les collections du Musée d’histoire du Locle – déposées aux Moulins souterrains - comprennent plus d’un millier de gravures et peintures illustrant les Montagnes neuchâteloises. Le cahier de la NRN et l’exposition temporaire présentent une soixantaine de documents représentant Le Locle et Le Col-des-Roches, choisis parmi les plus anciens et les plus beaux. Ils permettent de retracer l’étonnante évolution urbanistique du Locle entre 1785 et les années 1870.
Habité par quelque 3200 habitants en 1750, le bourg connaît un rapide développement grâce à la dentellerie puis à l’horlogerie. Le besoin de main- d’œuvre attire de nouveaux habitants, tandis que l’essor économique permet la construction de beaux immeubles. L’incendie de 1833, en détruisant 50 bâtiments au centre du village impose un changement radical. Le petit village construit en désordre est remplacé par un plan orthogonal et des rues larges et régulières. La pierre et la tuile s’imposent. Il s’agit évidemment d’éviter le retour d’une telle catastrophe, en empêchant le feu de se répandre.
L’essor horloger se poursuit, l’augmentation de la population également (12’559 habitants en 1900). Le progrès amène de nouvelles infrastructures, telles les écoles, le chemin de fer, l’Hôtel des Postes, l’éclairage au gaz, puis l’électricité.
Le titre du cahier et de l’exposition est inspiré du journal d’un voyageur, le pasteur Frêne (1727-1804). Dans son journal, en 1786, il décrit ainsi la Mère Commune : Le Locle est un beau bourg rempli de très belles maisons, dont quelques-unes sont des espèces de palais.
A partir des années 1770, de nombreux voyageurs étrangers parcourent nos régions. Ils sont attirés par les éloges formulés par Rousseau, dans sa Lettre à d’Alembert sur les spectacles (1758), ainsi que par l’article « Neuchâtel » paru dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, particulièrement favorable aux Montagnes. A la même époque, des artistes commencent à en représenter les paysages. Autochtones, comme les Girardet, ou étrangers, comme Jean-Joseph Hartmann, ils produisent des gravures, puis des lithographies, techniques qui permettent de multiplier les exemplaires et donc fournir des illustrations au plus grand nombre.