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N° 157

Patrimoine campanaire neuchâtelois

« … belle, bonne et bien sonnante… »

Histoire

Les cloches, un patrimoine méconnu Les cloches monumentales hébergées dans les églises et les tours d’horloge neuchâtelois constituent un corpus de proximité peu connu. Si leur son est familier aux oreilles, l’iconographie, les décors et les textes qui ornent leurs flancs sont cachés à la vue. Ce double numéro de la Nouvelle Revue neuchâteloise, très richement illustré, présente le recensement mandaté par l’Office du patrimoine et de l’archéologie du canton de Neuchâtel. Il s’agit de 169 cloches, décrites avec leurs coordonnées de base et une photographie de détail. Suite au travail de terrain, l’historienne-campanologue Fabienne Hoffmann a effectué des recherches d’archives pour mettre en lumière l’activité des fondeurs entre le XVe et le XIXe siècle. Même si de nombreuses cloches ont disparu au cours du temps, la provenance du patrimoine campanaire neuchâtelois est variée. Avant la fin du XVIIe siècle, il n’y a pas de fondeurs installés en pays neuchâtelois, il fallait donc requérir dans les régions avoisinantes des artisans aguerris à la technique de la fonte. Les maîtres identifiés ayant œuvrés jusqu’à la Réforme (1530) viennent des cantons de Berne et Fribourg, du Pays de Vaud mais aussi de Besançon. Le XVIIe siècle est fortement marqué par la fonte de cloches réalisées par des fondeurs itinérants, originaires du sud de La Lorraine, mais aussi par des cloches coulées à Soleure ou dans le canton de Fribourg, les voies fluviales et lacustres favorisant leur transport. Dès la fin du XVIIe siècle, des fondeurs s’installent en pays neuchâtelois, fortement concurrencés par des maîtres de Pontarlier et Morteau, qui progressivement imposent leur savoir-faire et leur production. Les cloches de la fonderie Rüetschi d’Aarau apparaissent dès le dernier quart du XIXe siècle et dominent pendant tout le XXe siècle. Les contrats de notaire étudiés révèlent les modalités commerciales entre les maîtres de l’ouvrage et les fondeurs, les droits et les devoirs de chacun, permettant de mesurer les difficultés liées à la fonte d’une cloche, sur place ou en fonderie, ainsi que les risques pris à cette occasion par les deux parties. Un chapitre est consacré à l’entretien des cloches et à leurs équipements, mentionnant et explicitant les termes originaux utilisés dans les documents anciens. Deux textes concernant la typologie de beffrois neuchâtelois et les examens dendrochronologiques, appliqués à la campanologie, donnent un éclairage sur les travaux de restauration pratiqués ces dernières années dans le canton. La publication s’achève par un texte s’intéressant aux modes de sonnerie, basé sur quelques renseignements trouvés dans les archives et la littérature secondaire.